Escalade à la Rosière : entre défis et partage

Le 22.09.2025, par RaphaelJ, 1 commentaire


Ce samedi, 9 membres du Club Alpin d'Aix-les-Bains se sont retrouvés avant l'aube, direction le plateau des Glières. Notre objectif initial, la falaise de Pierre Taillé, nous était finalement inaccessible en raison des restrictions de chasse en vigueur les week-ends, de mi-septembre à mi-janvier. Mais parfois, les meilleurs souvenirs naissent de l'imprévu : la Rosière, choisie à la dernière minute, allait nous offrir une journée bien plus riche que prévu.


Quatre cordées, quatre défis. Philippe et Françoise se sont lancés sur Solstice d'été (5c), une voie technique et élégante. Alain, Robin et moi suivi de près par Julien et Camille avons opté pour Capricorne, une grande voie de 120 mètres en quatre longueurs (5b), tandis que Vincent et Hélène ont exploré L'écume des jours (6a), tracée sur le pilier voisin. Chaque voie promettait son lot de sensations et de défis à relever.


L'approche, d'une heure à travers le plateau, est un moment à part. Le sentier, en légère descente, serpente dans un décor ouvert, n'oublions pas que l'histoire résonne encore : le plateau des Glières symbole de la Résistance. Le monument aux maquisards, silencieux et imposant, rappelle que ces falaises sont bien plus qu'un terrain de jeu – elles portent la mémoire de ceux qui ont lutté ici. Après une courte montée abrupte, la falaise se dévoile enfin : une paroi de 120 mètres, majestueuse, baignée par les premiers rayons du soleil. Le calcaire, sculpté par les siècles, dessine des cannelures profondes, presque des couloirs naturels, invitant à l'aventure.


Partis à 7h pour éviter la chaleur et l'affluence, nous avons eu la chance d'être les premiers sur place. Un léger vent thermique caressait la paroi, rendant chaque prise plus sûre, chaque mouvement plus fluide. Pour Robin, novice en grande voie et habitué aux murs de salle, la découverte de cette falaise fut une révélation. L'ampleur du vide, la texture du rocher, la gestion de la corde... Chaque instant était une leçon, chaque longueur une victoire. Alain, fort de son expérience d'ancien pompier, a joué un rôle clé dans son accompagnement, le guidant avec patience et assurance.


Autour de nous, les autres cordées progressaient, partageant conseils et encouragements. Camille et Julien, grimpant en réversible, ont découvert les joies – et les stresses – de la grimpe en tête, avec des « spits » parfois espacés de 4 ou 5 mètres. Une belle preuve de solidarité et de confiance mutuelle, qui a marqué toute la journée.


La descente, en trois rappels de 40 mètres, a ajouté une touche d'adrénaline à cette journée déjà riche. Pour Robin, ces moments suspendus dans le vide ont été plus intimidants que l'ascension elle-même. Mais avec détermination, il a surmonté ses appréhensions, prouvant que l'escalade est aussi une école de courage.


La journée s'est achevée comme il se doit, autour d'un verre, pour un débriefe convivial. Chacun y est allé de son anecdote, de ses réussites et de ses « râteaux », dans une ambiance où l'humour le disputait à la bienveillance. Ces échanges, aussi simples qu'essentiels, ont scellé les souvenirs de cette journée et renforcé les liens entre nous.


La Rosière nous a conquis, et nous y reviendrons sans doute pour de nouvelles aventures. Qui sait, peut-être même pour initier d'autres membres du club à la grande voie ? Une chose est sûre : cette journée restera gravée dans nos mémoires, comme un parfait mélange d'aventure, de partage et de beauté.

Un immense merci à tous les participants pour ces moments inoubliables. À très vite sur les falaises !

Raphaël